Invasion des rats dans la capitale

De nombreux rats de la capitale française s’enhardissent de jour en jour, inquiétant aussi bien les citoyens que les urbanistes.

Tout a commencé avec une vidéo tournée en fin d’année dernière sur les rives de la Seine, entre le musée d’Orsay et le pont Royal dans la capitale française.

La vidéo, qui a fait le tour du monde depuis sa première diffusion par le quotidien Le Parisien, montre des éboueurs découvrant avec horreur des dizaines de rats affamés rampant au fond d’une poubelle.

Les images ont déclenché une controverse sur la « prolifération » des rats à Paris et les conditions de travail déplorables des éboueurs de la ville.

Croissance de la population

Il y a maintenant entre 4 et 6 millions de rats à Paris, selon différentes sources. Mais en réalité, il est impossible de savoir exactement combien il y en a, explique sous le couvert de l’anonymat un responsable du service de santé environnementale de la ville.

Leur nombre varie en fonction de la quantité de nourriture disponible et de leurs conditions de vie.

Les rats sont des animaux sociaux complexes qui peuvent stabiliser leur population en fonction des ressources vitales. C’est pourquoi il n’est pas forcément légitime de parler de parler d’une prolifération de rats dans la capitale. Malgré les apparences, leur population reste stable.Et pourtant, depuis plusieurs mois, au petit matin ou dès que la nuit tombe, seuls ou en petits groupes, les rats semblent être plus abondants et de moins en moins craintifs.

Ils quittent leurs trous à la recherche de nourriture, parfois devant les passants.

Ils se rassemblent autour des poubelles, sillonnent les zones herbeuses dans les parcs de la ville et se bousculent autour des Champs-Elysées et dans les rues où se tiennent les marchés en plein air.

Flux de rongeurs

On peut même les voir sur la place devant la cathédrale Notre-Dame, au grand désarroi des touristes, qui préfèrent de loin les sympathiques rats du film de Disney Ratatatouille à la vraie réalité animale faite de chair et de sang.

La montée de la Seine cet hiver, débordant ses berges après des semaines de pluie, a aggravé les choses. Leurs terriers sur les rives du fleuve et dans les égouts ont été inondés et de nombreuses colonies ont été forcées de migrer ailleurs.

Mais cela ne veut pas dire qu’ils ont envahi Paris dit ce même responsable, spécialiste des rats.

Ce n’est pas parce que les rats sont plus visibles qu’ils sont plus nombreux.

 

Affamés et sans-abri

Nous devrions même nous attendre à une augmentation de la mortalité et à une réduction de la reproduction dans un avenir proche. De plus, les grands travaux de construction à Paris, l’expansion du tramway, par exemple, ne cessent de les faire sortir de leurs trous et leur population est constamment affaiblie.

Ceci pourrait expliquer les concentrations sporadiques de rongeurs affamés et exceptionnellement agressifs.

Avant même que la célèbre vidéo sur les rats ne soit diffusée, les maires de certains arrondissements de la ville ont dénoncé ce qu’ils ont appelé un manque d’action sur la question et ont appelé à une répression à l’échelle de Paris contre les rongeurs.

A ce sentiment d’inquiétude s’ajoute une étude menée par l’INRA, VetAgro Sup et l’Institut Pasteur qui suggère que certains rats sont devenus génétiquement résistants aux poisons utilisés pour contrôler leur population.

Les chercheurs croient qu’en consommant régulièrement les produits anticoagulants, mais à petites doses, les rats développent graduellement une immunité.

Par-dessus tout, les autorités municipales devraient éliminer les rats des futurs chantiers de construction avant le début des travaux. De cette façon, ils empêchent les rats de se déplacer ailleurs.

Le fonctionnaire préconise également de remplir certains égouts de béton, en particulier ceux qui se trouvent dans des zones où il y a beaucoup de restaurants et d’exiger des restaurateurs qu’ils nettoient leurs terrasses le soir, avant la fermeture, plutôt que le matin.

 

De la fécule de maïs pour les rats !

Le spécialiste indique que dans des circonstances normales, les rats d’égout sont des animaux tranquilles et timides qui passent le plus clair de leur temps cachés et ne sortent de leur terrier que pour manger et boire. Le vrai problème est le risque qu’ils pourraient provoquer des accidents électriques.

Les normes européennes exigent désormais que les gaines en plastique traditionnellement utilisées pour recouvrir les câbles électriques soient remplacées par des matériaux à base d’amidon de maïs que les rongeurs adorent. La situation devrait être prise très au sérieux.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut